Le pardon de Kélarnou est typique des pardons bretons ayant
le cheval comme symbole. En Bretagne et particulièrement dans le
Léon la population hippique était très importante.
Animal précieux, la plus noble conquête de l'homme dit-on,
le cheval servait aux transports et aux travaux agricoles. La mécanisation
des années 1950 a entraîné sa diminution progressive
pour aboutir à une quasi-disparition des chevaux de trait bretons
dans l'agriculture.
Le saint "vétérinaire"
La chapelle de Kélarnou est dédiée à Saint
Eloi protecteur des chevaux.
Pour de nombreuses petites exploitations la perte d'une vache ou d'un
cheval était une catastrophe aussi bien financière que sentimentale.
Il était donc essentiel de tout faire pour assurer leur protection
à une époque où la médecine n'est pas encore
entrée dans les campagnes et où l'argent fait défaut
pour payer la venue d'un homme de l'art. Leurs propriétaires s'efforçaient
de placer leurs animaux sous la protection d'un saint dit "vétérinaire".
Alors que la messe est célébrée en plein air devant
une assistance nombreuse (il fait toujours beau),
les cavaliers se regroupent au bourg de Ploudalmézeau. Après
un défilé dans les rues, ils se rendent en cortège
à la chapelle de Kélarnou sur la route de Tréompan.
Les fidèles et cavaliers sont endimanchés. Les chevaux
sont "sur leur trente et un", brossés, crinière tressée
et fleurie. |
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A la fin de l'office, le prêtre bénit les chevaux un à
un. Il est intéressant de rappeler qu'il y guère plus d'un
demi-siècle, plus de 400 chevaux venus de tout le canton se
sont présentés à la bénédiction.
Passage devant l'Office de Tourisme
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Le saut de Saint Eloi
L'eau de la fontaine du saint est une substance magique qui féconde
et guérit. On fait faire aux juments un saut par-dessus l'eau
du ruisseau qui s'écoule de la fontaine protégée
par la construction en pierres (à gauche sur la photo
ci-dessous). C'est le saut de Saint Eloi lamm Sant Alar. Selon
les anciens du secteur, la jument est assurée par ce bond de donner
naissance à un poulain dans l'année qui suit.
Les montures de la photo de droite ne vont pas y parvenir de
suite car, sans élan, impossible de faire un saut, si petit soit-il.
En cas de refus on peut se présenter autant de fois que l'on veut.
Le biniou et la bombarde sont évidemment de la partie; en 2003
le Bagad An Eor Du de Ploudalmézeau. La cavalière à
droite vient brillamment de faire sauter son cheval sous les félicitations
de l'assistance.
Ici on se présente au trot, en groupe, et on saute!
Vous remarquerez qu'exceptionnellement le ciel n'est pas
du bleu azur si constant en Nord Finistère. Bien que respendissant
à 10 heures, le soleil avait décidé de se cacher dès
le début de la messe dominicale pour reparaître à 13
heures. Peut être pour éviter une insolation aux fidèles
?